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Texte à méditer :   Le lendemain s'instruit aux leçons de la veille.   Publilius Syrus, Ier av. J.-C.
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Le Reportage

Les 3 étapes majeures de la réalisation d’un reportage vidéo

1. Le repérage :

Le repérage vise à identifier le ou les lieux où se déroulera le tournage. C’est une étape très importante qui permet :

- De mieux cerner le sujet en visualisant les images qui seront tournées et en rencontrant la ou les personnes qui seront interviewées.

Pendant le repérage, il s’agit, en particulier, d’identifier les images qui vont illustrer les propos des personnes interviewées. L’illustration est, en effet, très importantes : les images appuient le discours et doivent toutes être pertinentes.

- D’identifier les contraintes techniques qui pourraient se présenter lors du tournage. Il faut, en particulier, vérifier que les conditions sonores et lumineuses sont bonnes.

2. Le Tournage :

* Une équipe vidéo comprend dans l’idéal trois personnes :

- un cadreur (celui qui tient la caméra)

- un preneur de son (celui qui tend le micro et écoute l’interview au casque)

- un réalisateur (celui qui fait l’interview et propose des angles de vue au cadreur)

Le rôle du preneur de son :

Il règle la distance entre le micro et la personne interviewée en fonction de son débit et du niveau de sa voix. Il équilibre le son à l’oreille. Le fait d’avoir un casque lui permet d’entendre les bruits parasites tels que perçus par le micro.

Ex : un camion passe au moment où la personne interviewée parle. Sans casque, on ne se rend pas compte que le micro n’a pas enregistré que les propos de la personne mais aussi le bruit du camion. Écouter au casque permet d’entendre ce qui est vraiment enregistré dans la caméra.

De toute façon, il faut essayer de s’éloigner des sources de bruit intempestif.

* Apportez sur les lieux du tournage :

- Une peau de chamois pour pouvoir nettoyer les objectifs (éviter les solvants).

- Une K7 de nettoyage des têtes de lecture.

Les têtes de lectures permettent d’inscrire les images sur la bande et de les lire. La bande est composée de particules de métal sur un film plastique. Au bout d’un moment, certaines particules peuvent se détacher de la bande et se coller sur les têtes de lecture. Certaines caméras se mettent automatiquement hors service si les têtes sont trop sales.

- De quoi abriter la caméra en cas de mauvais temps.

- Un trépied afin de poser la caméra. Si le terrain est accidenté, vous pouvez vous munir d’un monomode (un seul pied). Cela permet d’éviter les mouvements de haut en bas (mais pas les mouvements de côté).

- Une ou deux K7 neuves.

Pourquoi travailler sur des k7 neuves ? Lorsqu’on réutilise une K7, il peut y avoir des « drops » c’est-à-dire des images manquantes ou pixélisées. On peut donc réutiliser des K7 pour s’entraîner mais surtout pas pour tourner des images originales.

La batterie doit avoir été rechargée la veille. Apporter une batterie de rechange au cas où.

* La caméra :

Régler la balance des blancs

La lumière du soleil a une certaine texture, différente de celle de lumière électrique. Notre regard s’y adapte parfaitement mais les outils électroniques y sont très sensibles. Les capteurs numériques ne réagissent pas de la même façon que l’œil. C’est pourquoi il faut faire la balance des blancs sur la caméra avant le tournage. La balance des blancs permet de régler la température de la lumière c’est-à-dire d’indiquer à la caméra avec quel type de lumière on travaille.

Pour cela, il faut apporter sur le lieu de tournage, une feuille de papier blanc. On la place à côté du sujet, et le cadreur cadre sur la feuille blanche. En fonction de la lumière la feuille apparaîtra plus ou moins bleue, blanche ou jaune. Le cadreur actionne différentes fonctions jusqu’à ce que la couleur de la feuille dans la caméra apparaisse aussi proche possible que le réel (à l’œil).

Remarque : sur les caméras numériques il existe une fonction de préréglage de la balance des blancs (intérieur, extérieur…). Cependant, le résultat n’est pas toujours optimum. Il est donc préférable de régler la caméra manuellement de façon à affiner la calibration.

Ménagez votre caméra !

Une caméra est avant tout un outil d’enregistrement et non de lecture. Toute utilisation de la caméra l’abîme : les têtes de lecture s’usent autant en lecture qu’en enregistrement. Il faut donc éviter autant que possible de visionner les images sur la caméra. Il existe deux façons de transférer numériquement les images de la caméra à l’ordinateur. Dans les deux cas, un câble « fire wire » relie le lecteur à l’ordinateur (assurez-vous que ce dernier est bien équipé d’un port « Fire Wire »)

- Soit vous utilisez votre caméra en mode magnétoscope ce qui sollicite les têtes de lecture.

- Soit vous insérez votre cassette dans un magnétoscope numérique, soulageant ainsi votre caméra, matériel plus fragile qu’un magnétoscope.

Par ailleurs, veillez à n’enregistrer que les images qui vous serviront pour le reportage. Cela économisera les têtes de lecture tout en vous facilitant le travail au montage. Il faut laisser passer une minute avant de commencer à enregistrer des images servant au reportage. En effet, la première minute de bande n’est pas garantie par le constructeur comme étant exempte de tout défaut.

Au début du reportage, ménager une zone de mystère : commencer le sujet par quelques plans sans commentaires.

* Quelques conseils pour le tournage proprement dit:

Définition : un plan est une prise de vue sans interruption. Un plan ne dure généralement que quelques secondes et constitue l'unité de base du langage cinématographique. Différents plans sont associés au montage pour constituer une scène ou une séquence.

Préférez les gros plans aux plans larges : il faut mettre plein cadre ce qui est intéressant dans l’image.

Limitez les mouvements de caméra :

N’hésitez pas à utiliser votre trépied : l’ennemi du cadreur c’est le mouvement. C’est également pour cette raison qu’il faut éviter les mouvements de zoom. Faites d’abord votre cadre, puis appuyez sur le bouton pour filmer. Passer un mouvement de zoom dans un reportage est très difficile.

Si vous souhaitez réaliser un panoramique, répétez d’abord le mouvement plusieurs fois caméra éteinte (D’où part le panoramique ? Où arrive-t-il ?) Avant de filmer pour de bon.

Le respect de ce dernier conseil vous permettra de gagner du temps au montage : plus vous êtes synthétique pendant le tournage, plus le montage sera rapide. En effet, le temps passe très vite quand on filme mais au moment du montage une heure de tournage nécessite plusieurs heures voire jours de travail. Il faut donc éviter d’encombrer votre disque dur avec des images dont on ne se servira pas. Cela permet de plus de limiter le temps d’utilisation des têtes de lecture et donc d’augmenter la durée de vie de la caméra.

* L’interview :

Lors d’une interview, il faut être plusieurs :

- une personne fait l’interview

- une autre prend en note ce qui est dit de façon à faire une liste des plans de coupes en relation avec ce qui a été dit et qui auront pour fonction d’illustrer les propos.

- Le cadreur et le preneur de son

Pendant l’interview, la qualité des relations humaines est fondamentale. C’est à vous de l’installer en rassurant votre interlocuteur caméra éteinte, micro baissé. En effet, tous les interviewés ont peur de ne pas faire ce qu’on attend d’eux, de ne pas savoir répondre. En conséquence, la personne est sur la défensive, parle peu, ne s’ouvre pas. Cela donne une interview lente et ennuyeuse. Pour éviter cela, adoptez une attitude souriante, dynamique, enthousiaste. Hors micro, présentez-vous, expliquez la démarche de votre reportage et assurez-vous de la volonté de la personne à répondre. Vous pouvez également lui livrer les questions à l’avance (au moment du repérage par exemple) ce qui permet de dédramatiser les questions.

Attention également quand vous interviewez quelqu’un de ne pas pénétrer sa bulle personnelle c’est-à-dire de ne pas être trop proche de cette personne avec la caméra (utiliser le zoom si la caméra est sur un pied) une perche pour le micro s’il est filaire ou un système HF (micro-cravate sans fil).

Pendant l’interview soyez à l’écoute de votre interlocuteur, soyez prêt à rebondir sur ce qu’il dit sans le laisser dériver trop loin du sujet. Éviter les questions à mono réponse (oui ou non).

Au niveau du cadrage il est important de laisser de l’air au regard.

Si la personne regarde vers la gauche, il est important de la décentrer un peu vers la droite afin de laisser respirer le regard.

Attention de ne pas laisser le micro apparent (sauf s’il est décoré pour l’occasion).

Après l’interview, n’oubliez pas de tourner les plans de coupe

(cf. ci-après)

3. Le Montage

* Définition

Le montage consiste à assembler bout à bout plusieurs plans pour former des séquences qui formeront à leur tour le reportage.

Le montage est une phase très importante, longue est difficile. C’est à ce moment qu’est véritablement écrit le reportage. Un reportage bien monté se compose de plans assez courts et cut (c’est à dire sans « fondus enchainés ». Si l’on a recours à cet effet c’est souvent parce que les deux plans ne sont pas « raccord » ou si vous préférez, qu’ils s’enchaînent mal).

* Comment raccorder deux plans très proches ?

Exemple: La personne interviewée parle sur le sujet (plan 1) puis fait une longue parenthèse de deux minutes pendant laquelle elle allume une cigarette (plan 2). Ensuite, elle revient au vif du sujet et termine sa cigarette (plan 3).

Au montage, les deux minutes de parenthèse seront coupées. Seulement, il est impossible de raccorder le plan 1 et le plan 3 puisque entre temps la personne a allumé une cigarette et qu’il est impossible que son visage occupe exactement la même place dans le cadre

Pour résoudre ce problème on peut utiliser deux techniques : le fondu ou le flash lumière. Il faut, cependant, veiller à ne les utiliser qu’en dernier recours.

- Le fondu consiste à remplacer progressivement une image par une autre. On distingue : le fondu au noir (l'image s'obscurcit et devient noire), le fondu au blanc (l'image pâlit et devient blanche), le fondu-enchaîné (une image d'un plan remplace progressivement l'image d'un autre plan)

- Le flash lumière : certains logiciels proposent des flashes tout fait. On peut aussi les créer en appliquant à la fin du premier plan un « fondu sortant au blanc » de 2 images et au début du deuxième plan un « fondu au blanc entrant » de 2 images aussi….et votre flash est fait. Généralement, on tourne en 25 images secondes, chaque image possède donc une durée d’1/25ème de seconde.

* Réaliser un plan insert

(Insérer un plan de coupe à l’intérieur d’une interview par exemple)

Images de plan de coupe : ce sont des images qui illustrent les propos de la personne interviewée

Le plan insert : Les images filmées ne correspondent à la piste sonore Le principal intérêt de cette insertion est de raccourcir la durée du reportage tout en permettant au téléspectateur de voir ce

Exemple : Imaginons que vous interviewez un chercheur parlant de la pollution d’une rivière.

- Vous tournez d’abord les images de l’interview.

- Vous vous rendez ensuite à un endroit dont vous a parlé le chercheur et vous le filmez. Ces images constitueront votre plan de coupe

Au moment du montage, afin d’éviter de vous éreinter pendant des heures à resynchroniser l’image et le son, utilisez de préférence un logiciel de montage offrant au moins deux pistes vidéos :

- Sur la piste prioritaire se trouvent les images du plan de coupe (la rivière)

- Sur la seconde piste se trouvent les images du chercheur.

- Que se passe-t-il au niveau des images ?

Repère A il n’y a aucun élément vidéo sur la piste prioritaire, le logiciel affichera la seconde piste sur laquelle se trouvent les images du chercheur.

Repère B, le plan de coupe situé à cet endroit illustre le propos. Le logiciel passe instantanément de la piste deux à la piste prioritaire et affiche les images de la rivière.

De C à D, le logiciel revient sur la piste deux puisqu’il n’y a plus rien à lire sur la piste prioritaire. De nouveau, il s’agit des images du chercheur.

- Et le son ?

La piste sonore du plan de coupe (V1) est soit mutée (éteinte) ou bien pour les plus avertis, « mixée », c’est à dire que son volume sera fortement baissé de façon à ne pas gêner la compréhension de l’interview.

La piste sonore de l’interview (V2) est solidaire des images. Aucune désynchronisation à craindre puisque dans cet exemple, elle n’a jamais été sectionnée. Enfin, vous avez de façon extrêmement simple, la possibilité de positionner votre plan de coupe exactement là où vous le souhaitez et vous pouvez tester très rapidement différentes options.

* Les commentaires :

Plus il est nécessaire de commenter un sujet, plus cela signifie qu’on l’a mal tourné.

Faites bien attention à votre prononciation : veillez à bien articuler et n’hésitez pas à ralentir votre débit de parole de façon outrancière. Un reportage TV mobilise plusieurs sens aussi des commentaires mal articulés deviennent-ils vite incompréhensibles.

Faites attention à ne pas trop lire les commentaires, à ne pas être trop lénifiant, pontifiant, moraliste. Faites passer votre enthousiasme dans votre voix : un sourire s’entend !

* Illustration musicale :

La musique doit être au service du sujet et non pas choisie en fonction des goûts du monteur. Veillez à éviter les musiques trop marquées temporellement ou trop à la mode afin que votre reportage n’apparaisse pas comme ringard dans 5 ans. Le tube de l’été 2005 ne résistera pas forcément au passage du temps !

Veillez à équilibre le son : le niveau sonore doit être cohérent du début à la fin du reportage.*

Remarque :

Une fois mis sur ordinateur le film occupe beaucoup d’espace : 30 minutes de rush pèsent environ 10 Go. C’est pourquoi il est utile d’avoir un disque dur externe de forte capacité.

Une fois votre reportage terminé, reportez-le sur une K7 DV Cam, ou sur un disque multi-média pour pouvoir l’archiver.


Date de création : 07/07/2012 @ 15:31
Dernière modification : 16/07/2012 @ 16:58
Catégorie : Formations - Les Genres de Films
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Réactions à cet article


Réaction n°2 

par Wigman le 23/02/2019 @ 09:06

Dans cet article l'auteure parle de têtes de lecture du caméscope. C'était vrai du temps des caméscopes SD fonctionnant avec K7. Mais j'imagine que le lecteur aura fait la transposition avec le matériel actuel.


Réaction n°1 

par Wigman le 17/02/2019 @ 13:12

Cet article date de 2012 et à cette époque, il y avait encore un grand nombre d'utilisateurs qui possédaient un caméscope SD a K7 dont cet article fait référence.

Bien sûr, actuellement il n'y a plus, je crois, de vidéastes qui utilisent des caméscopes à K7 mais soit, je laisse toujours cet article dans sa forme originale mais vous m'avez compris on est aujourd'hui dans le digital avec cartes électroniques de 32 voir 64 GB environs donc d'une très grande capacité.