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Texte à méditer :   La nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue afin de pouvoir écouter davantage et parler moins.   Zénon d'Elée, IVès. av. J.-C.
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Filmer un spectacle

Conseils et astuces pour filmer un spectacle

Fête de l’école, concert, pièce de théâtre… autant d’occasion d’utiliser son caméscope pour enregistrer des moments uniques. Mais bien souvent, au visionnage, les résultats déçoivent : images mal exposées, floues, dépourvues de stabilité, son approximatif. Nos conseils pour réussir vos tournages.

Par Gérard Kremer - Caméra Vidéo & Multimédia
& Marc Weikmans – Royal Caméra Club Wavre

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Repérer les lieux de la représentation, avec votre caméscope, est bien sûr, préférable. Si vous pouvez assister à une répétition, c’est encore mieux ! Vous situerez l’endroit où placer l’appareil afin d’améliorer vos conditions de tournage. Si vous êtes trop loin de la scène, le microphone ne captera pas correctement les sons, et si vous êtes trop près, vous n’aurez pas assez de recul pour filmer la totalité de l’espace. L’emplacement idéal, de face ou de côté, doit permettre à la focale la plus faible de l’objectif de couvrir la totalité de la zone où l’action se déroule, tout en captant les musiques ou dialogues correctement. Compromis difficile !

Prise de son

Si vous utilisez le microphone du caméscope vous risquez de saisir les bruits de manipulation et ceux de votre voisinage. Isolez-vous, si possible, des autres spectateurs. Le volume d’enregistrement audio est automatique. Dès qu’un silence intervient, le niveau augmente et rend l’environnement proche plus présent. Si votre caméscope bénéficie du réglage audio manuel, faites des essais lors des répétitions pour déterminer le bon niveau, afin d’éviter les saturations. Loin de la scène, au sein de la foule, utilisez plutôt un microphone externe, de type microzoom à directivité variable. Fixé sur la griffe porte-accessoires, il atténue les bruits environnants et accentue la présence de la voix des comédiens en position extrême (directivité maximum). Mais il apporte aussi du souffle et la perte de la stéréophonie. Si une sonorisation de qualité est utilisée dans la salle, rapprochez-vous des hauts-parleurs, sinon éloignez-vous du système de diffusion sonore et placez-vous près de la scène. Dans cette configuration, un micro stréréophonique externe, de type électret ou Tascam, suffit mais un complément optique, grand angle (x0,7), devient nécessaire pour couvrir un large champ visuel.

Si vous souhaitez vous installer au fond de la salle, vous aurez besoin de la complicité des organisateurs. En effet, vous risquez de devoir rapprocher le ou les microphones, voire les placer sur scène et les relier par un câble au caméscope, via une table de mixage s’ils sont nombreux. Prévoyez de longs câbles micro, sinon, louez des micros sans fil. C’est une bonne solution pour s’isoler de l’acoustique de la salle et bénéficier d’une bonne présence de la voix des comédiens.

Prise de vues mono ou multicaméra

Assurez-vous d’avoir le plein de batteries. Là encore, si la structure dans laquelle se déroule l’événement vous soutient, alimentez-vous à une prise de courant proche. Ayez de toute façon une rallonge électrique d’au moins 10 mètres. Pendant les répétitions, faites quelques prises de vues du spectacle pour contrôler les éclairages (attention, ils peuvent encore être corrigés). Filmez l’environnement, notamment les détails du décor. Ces images pourront servir de plan de coupe lors d’un montage ultérieur, et donner l’impression d’une prise de vues multicaméra, avec différents angles. Notez qu’il est parfois difficile de mélanger des plans de répétition avec ceux du spectacle (absence de costume, réglages de dernière minute…), sauf si vous désirez faire un making of de la représentation et montrer les préparatifs. Notez aussi que le son capté ne sera pas le même avec ou sans public.

Notes de Marc Weikmans : Lorsqu’avec mon épouse nous allons filmer une pièce de théâtre, nous disposons de trois caméscopes. L’un disposé à droite à 1/3 de la distance de la scène avec micro directionnel, un second à gauche à 2/3 de la distance de la scène avec un micro directionnel et le troisième, - fixe - au fond de la salle (grand angle) avec un micro stéréophonique pour capter l’ambiance de la salle. Il ne me reste alors plus, lors du montage, qu’à faire la synchronisation des trois caméscopes en sélectionnant les scènes pour bien recréer l’ambiance. L’avantage est que les caméscopes 1 & 2 filment respectivement de gauche à droite et de droite à gauche, saisissant aussi les gros plans des acteurs, le troisième saisissant le plan d’ensemble, soit, la totalité de la scène. MW

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Vue prise par la caméra 3 - Plan large

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Vue prise par la caméra 1 - gauche de la scène

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Vue prise par la caméra 2 - droite de la scène

Faites des gros plans

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Il y a des moments de dialogues entre acteurs qui sont statiques qu’il est aussi important de saisir. Les dialogues sont ainsi aussi des moments forts du spectacle. Alternez plans larges, plans serrés et gros plans, cela a l’avantage de dynamiser votre film et de plus, il fera plaisir aux acteurs qui aiment bien aussi de visionner leur prestation. MW

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Autonomie

Avant le tournage, vous devez impérativement connaître la durée du spectacle pour définir l’autonomie nécessaire et choisir la source d’énergie appropriée : alimentation secteur ou plusieurs batteries et cartes mémoires qui seront inter-changées lors de l’entre-actes.

Installation

Utilisez un pied pour supporter le caméscope pendant la prise de vues. Vous vous épargerez ainsi les bougés, notamment en position télé, voire une bonne tendinite ! Aussi, n’arrivez pas au dernier moment pour vous installer. L’idéal, est de se présenter un bon quart d’heure (voire plus, selon le matériel à mettre en place) avant le début du spectacle, vous donnant ainsi le temps de la mise en place, de cadrer et même, éventuellement, de filmer l’ambiance environnante des spectateurs qui s’installent. Le pied doit être muni d’une tête fluide pour suivre, sans à-coups les comédiens dans leurs déplacements. Réservez-vous un périmètre de sécurité à l’intérieur duquel aucun spectateur ne risque de toucher votre matériel ou bousculer votre support durant le tournage.

Débrayez le stabilisateur si vous êtes sur pied. Il devient inutile et peut dégrader l’image en faible lumière. Contrôlez le fonctionnement du caméscope et ayez à portée une batterie de réserve en cas de problème. Positionnez la balance des blancs sur l’un des modes privilégiés (lumière du jour ou artificielle), si vous êtes sûr du type d’éclairage utilisé sur le lieu du tournage (ce qui sera déterminé lors de la reconnaissance lors de la répétition – la générale idéalement !).

Une caméra de poing supplémentaire peut s’avérer souhaitable pour filmer depuis le pied de la scène, acteurs et spectateurs (applaudissements et/ou rires), et faire des gros plans sur les détails, etc. dans ce cas, les automatismes vous aideront si vous êtes amené à saisir des plans imprévus.

Autorisation

Avant toutes prises de vues, à moins d’avoir été sollicité, demandez une autorisation de filmer le spectacle. Vous serez en règle avec les auteurs et les organisateurs, et pourrez opérer sans contrainte lors du tournage. Lorsqu’il s’agit d’un spectacle d’enfants, il est souvent souhaitable d’avoir l’accord parental, à moins que ce spectacle soit filmé à leur demande. Quand il s’agit d’un spectacle professionnel, il faut l’accord du producteur qui vous guidera vers la personne compétente. Un conseil : proposez d’offrir une copie de votre enregistrement, cela peut vous aider dans votre démarche. Pour rassurer votre interlocuteur, offrez-lui de signer une décharge spécifiant que vous n’utiliserez cet enregistrement que dans un cadre familial, pour une exploitation privée, et n’en ferez pas un usage commercial sans autorisation préalable. Notez que la copie non autorisée des enregistrements est contraire aux lois sur la propriété intellectuelle & artistique.

Mise au point manuelle

Les modes automatiques fonctionnent bien dans les conditions normales de prise de vues. Dès que l’on se trouve dans un milieu spécifique, aux éclairages faibles ou violents, mieux vaut débrayer toutes les fonctions et passer en Manuel. En faible lumière, l’autofocus a des difficultés à se stabiliser et produit un effet de pompage, assez désagréable, pas toujours visible dans le viseur ou sur l’écran LCD. Soyez prêt à intervenir pour ajuster la netteté dès l’apparition du premier comédien. Si votre caméscope dispose d’une touche d’aide à la mise au point (Push auto, par exemple), vous activez temporairement, en la pressant, le mode Automatique et en la relâchant, la mise au point restera verrouillée. Cette commande est plus rapide que la traditionnelle bague de mise au point sur l’objectif ou la molette, mais elle implique l’absence d’un premier plan indésirable dans le champ entre la caméra et la scène (colonne, pilier, spectateur). Vérifiez la netteté pendant tout le spectacle, car les conditions de prise de vues conduisent souvent à filmer l’ouverture maximum de l’iris, donc au minimum de profondeur de champ (zone de netteté), où tous les déplacements d’acteurs sur la scène favorisent le flou, notamment en position télé.

Exposition débrayée

Autre point fondamental : la lumière. Si vous avez sur la scène un éclairage ponctuel et très intense, cas d’un chanteur par exemple, l’iris automatique provoque des images trop claires, voire très surexposées. Beaucoup de caméscopes sont munis d’un mode appelé Spotlight. Il consiste à fermer le diaphragme quand il est activé, fonction inverse du mode plus connu Backlight pour les contre-jours. C’est au cours des répétitions que vous pourrez juger si la correction apportée est suffisante, car une fois lancé, le caméscope ne permet pas toujours de changer d’option. Aussi, par prudence, mieux vaut utiliser le mode Manuel et corriger l’exposition en mode réel, pendant le déroulement de l’action sur la scène, le doigt collé sur la molette de réglage, prêt à intervenir si une modification s’avère nécessaire. Pour cela, le viseur ou l’écran LCD, qui aident au cadrage de l’image, vous serviront de référence pour l’exposition choisie. Veillez donc à bien les régler car ils peuvent vous piéger si leur luminosité a été augmentée ou réduite.

Sensibilité

Si vous filmez des scènes très sombres, il y a deux manières d’accroître la sensibilité du caméscope, soit en augmentant le gain, soit en faisant appel aux vitesses lentes de l’obturateur, quand elles sont disponibles sur le caméscope. Ces dernières nuisent à la fluidité des mouvements. Ils deviennent de plus en plus saccadés au fur et à mesure que la vitesse de l’obturateur diminue (1/25, 1/12, 1/6 et 1/3), la vitesse normale étant le 1/50s. on dispose parfois d’un mode Low Light, souvent repéré par une bougie, mais dont l’accès en cours de tournage nécessite en général l’arrêt de l’appareil et la perte d’une partie du spectacle.

Moteur, action !

Vérifiez que votre micro externe est allumé et bien raccordé au caméscope, que le pied est bien stable, que la mise au point a été préréglée. Vous avez un doigt prêt à intervenir sur l’exposition dès l’apparition du premier personnage sur la scène et un autre pour régler la mise au point. Vous êtes prêt ! la lumière commence à diminuer, enclenchez l’enregistrement :  Moteur! Action! et voici les trois coups...

Les illustrations sont extraites de la pièce « Demeuré mais pas trop ! » de Bernard Navez de la Troupe d’acteurs amateurs La Trémentine, - Nethen (Brabant-wallon - Belgique) - mai 2019 ; filmés par Martine Decoo & Marc Weikmans.

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Date de création : 16/07/2019 @ 11:49
Catégorie : Formations - Tournage
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