Les Règles de montage
Les règles de montage
Un film est une histoire. Elle se doit être intéressante.
Le spectateur doit pouvoir se laisser conduire par un fil conducteur.
Ce fil rouge peut être chronologique, présenter un message, développer un thème.
Le récit peut donc être une simple narration ou, mieux, la formulation de thème ou message.
Le confort visuel d'un bon montage :
La continuité visuelle :
Pour qu'une scène soit réussie, le spectateur ne doit pas se rende compte des coupures entre les plans. Pour ce faire, plusieurs principes sont à appliquer. Entre autres, il faut respecter les éléments temporels, les raccords dans les mouvements, les valeurs d'une coupure à l'autre ...
Les options de montage :
Lorsque l'on monte un film, on dispose de plusieurs options de montage, explicitées ici.
Le montage cut :
C'est une coupe franche, un passage brusque d'un plan à un autre sans aucun effet optique. Il représente normalement 95% des plans.
Remarque : les premières et dernières images d'un plan sont capitales, car c'est celles que le spectateur percevra le plus. Dans un montage cut, les plans sont généralement courts.
Les plans qui se suivent doivent être " compatibles ".
Le jump-cut :
C'est une saute d'image, obtenue en retirant un fragment au milieu d'un plan et en raccordant en cut le début et la fin de ce même plan. Cela permet de dynamiser une action très longue.
Le split-screen :
C'est le procédé par lequel l'écran est divisé en deux ou plusieurs parties. D'abord alternative du champ/contrechamp, il établit un lien spatial, optique et mental.
Le plan de coupe :
Si l'on constate une faute de raccord, on peut utiliser des plans de coupe pour effectuer la liaison. Il s'agit d'un plan qui évoque l'action principale sans la montrer.
Le plan de coupe est généralement un gros plan.
Il peut raccorder 2 images où l'horizon est à des hauteurs différentes.
Il crée une rupture dans la continuité de l'action.
Permet d'éviter un heurt visuel = image sparadrap.
Peut également rompre la monotonie d'un plan long.
Attention, une utilisation excessive des plans de coupe va à l'encontre de l'évolution dramatique de la scène. Les plans de coupe peuvent aussi avoir un rôle dans le rythme du film : par exemple l'enchaînement de plusieurs plans de coupe rapidement.
Les figures de style de montage :
Le montage linéaire (ou chronologique) :
Se dit d'une séquence où les situations évoluent selon une logique du temps qui passe.
Le montage non-linéaire :
La figure la plus répandue est le flash-back, qui permet de se retrouver dans un temps antérieur. Parfois introduit par des signaux classiques (image qui se trouble, flou ), le retour en arrière peut aussi être implicite et dissimulé au spectateur. Certains films, comme "Irréversible" (dont l'histoire est purement racontée de la fin au début), fabriquent une chronologie complètement inventée pour dérouter le spectateur.
Le montage alterné :
Il consiste en une série de plans montrant en alternance deux actions simultanées (ou davantage), ayant lieu à distance. Mais outre leur lien temporel, les deux actions ont souvent un lien de causalité.
Le montage parallèle
C'est un type particulier d'alternance de plans ou de séquences n'ayant aucun rapport de simultanéité ou de causalité. Déterminé à la fois par le contenu et par le sens de la scène, le montage en parallèle sert souvent des figures de style comme la comparaison, la métaphore ou l'opposition. Ce montage est souvent utilisé dans les films d'action ou de catastrophe : la progression des uns dramatise l'immobilisme des autres.
Le rythme :
Le rythme est une notion capitale, dans le film, dans chaque séquence, et dans chaque plan. Le rythme se définit par la cadence à laquelle défilent les plans du film, mais aussi par la souplesse et la brièveté des actions.
La durée d'une séquence se juge par rapport au montage entier ; elle est peut-être trop lente ou trop rapide dans la progression du film. Les plans séquence ralentissent souvent l'action, et doivent être conservés que si l'effet est conservé. Les plans de coupe permettent généralement de couper des longueurs au montage.
La durée d'un plan est fonction du temps mis par le spectateur pour extraire l'élément essentiel de l'image. Un plan trop court apporte une perte d'information et perturbe la continuité, un plan trop long ennuie le spectateur et génère une perte de rythme. D'une façon générale, plus la valeur de plan est petite, plus le plan peut être rapide, et vice-versa. Cependant il faut prendre en compte le fait que le cerveau humain met beaucoup plus de temps à analyser une image à l'écran, qu'une image réelle avec son contexte. Cette remarque s'applique d'autant plus aux mouvements de caméra, qui risquent d'embrouiller le spectateur s'ils sont trop rapides.
Il ne faut pas hésiter à couper un plan voire une séquence entière si celle-ci nuit au rythme de l'histoire, quel que soit le temps passé à tourner et les personnes figurant dans la scène. En cas de problème, il vaut effectivement mieux raccourcir la séquence plutôt que de l'allonger. En cas d'hésitation, si en enlevant un plan du montage, la séquence ne s'en trouve pas handicapée, c'est peut-être que ce plan n'était pas indispensable.
Jouer sur le dynamisme de plusieurs paramètres dans une séquence peut considérablement renforcer le rythme. Des ralentis alternés avec des accélérés font beaucoup d'effet, surtout si l'on joue en même temps sur la colorimétrie et l'exposition (passage éclair en noir et blanc surexposé par exemple). Les scènes de combat du film « Vidocq » par exemple affichent un grand dynamisme grâce aux nombreux ralentis et successions de gros plans en mouvement.
La partie audio :
Le son doit bien sûr être égalisé au montage, mais il ne faut pas hésiter à marquer des nuances au travers des plans. Un pic d'intensité sonore constituera par exemple un très bon effet pour un moment de peur soudaine.
Les effets audio s'ajoutent généralement au montage. Durant le tournage, le preneur son se sera contenté d'obtenir l'enregistrement le plus pur, en rapprochant le micro au maximum de la source. Cependant, pour donner plus de réalisme à la bande sonore, il faut tenir compte du cadrage ; le son sera plus distinct sur un gros plan, et on lui donnera plus de profondeur sur un plan d'ensemble, comme si la caméra représentait la distance entre l'action et le spectateur.
Le choix d'une pièce musicale est primordial lors de la post-production. Il faut rester modeste : ne pas forcément choisir une musique très connue, une chanson qui vient de sortir et qui ne sera bientôt plus à la mode, ou encore un morceau dont le monteur est déjà fan. Choisissez plutôt une pièce instrumentale qui répond à l'esprit de la scène.
D'autre part, la présence d'une musique sur une oeuvre vidéo ne devrait pas être omniprésente ; elle ne doit pas focaliser le spectateur plus que l'action de la scène. Elle est de préférence instrumentale, de façon à ce que le téléspectateur ne suive pas les paroles d'une Chanson qu'il connaît.
Ajuster la longueur des plans au texte définitif du commentaire pour assurer la coïncidence entre le texte et l'image.
A ne pas faire:
- Si le plan cadré est un plan large avec zoom sur un gros plan (ou l’inverse), ne pas laisser le zoom. Faire un montage cut plan large, puis gros plan. (Ellipse visuelle)
- Des panoramiques instables et trop longs
- Garder des plans inutiles qui n'apportent rien à la compréhension du spectateur
- Trop de plan sans action / mouvement. On tombe dans le diaporama.
- Plans trop longs
- 2 panoramiques qui se succèdent . . . pire, et qui défilent en sens opposé.
- Ne pas respecter le sens des images qui se suivent. Sinon insérer plusieurs plans de coupe, ou utiliser l'effet miroir si possible.
La durée d'un plan :
* le temps de capter tous les éléments de l'image
* il est préférable de lui donner une durée plutôt courte que longue
* plus long pour les plans larges et plus court pour les plans rapprochés