Les Titres
Titrer et sous-titrer son reportage
Votre montage est pratiquement terminé, il ne vous reste plus qu’à le nommer, réaliser le générique de fin et à y apporter le cas échéant des sous-titres. Voici quelques recommandations pour que vos titres et sous-titres soient agréables à regarder.
Travailler la forme
Choisir le bon lettrage
Votre titreur va sûrement vous proposer un grand choix de polices. Il s’agit en général de toutes celles qui figurent dans le répertoire Fonts de l’ordinateur. Il suffit que vous ayez installé moult programmes comportant un générateur de texte pour que vous vous retrouviez avec un stock impressionnant de caractères « exotiques » ; la plupart des logiciels de montage en sont bien fourni. Fuyez-les comme de la peste. L’objectif n’est pas d’avoir un « style » mais simplement d’être clair pour le spectateur sans se faire remarquer par des attributs spécifiques.
Les polices Arial, Verdana ou tout autre de type bâton conviennent très bien. Ne mettez pas le texte en italique, cela risque de diminuer la visibilité. Quant à la taille des lettres, pour les sous-titres, elle doit être aussi petite que possible afin de ne pas trop empiéter sur l’image mais le texte doit rester lisible à deux mètres au moins de distance de l’écran. Réalisez un premier sous-titrage et faites le test. S’il est concluant, il le sera aussi pour la projection sur grand écran en salle ; conservez alors cette taille et cette police pour l’ensemble du sous-titrage.
Pour les titres, au contraire des sous-titres, ils peuvent « envahir » l’image et tenir sur l’ensemble de l’écran, évitez toutefois une taille de lettrage trop grande, il s’agit d’harmoniser votre titre selon sa grandeur avec l’espace de l’écran. Faites toutefois attention aux marges et centrez le bien.
Colorez mais pas trop
Choisissez une couleur de lettrage. Et une seule. Évitez de changer de couleur en cours de sous-titrage ou d’en mélanger plusieurs dans un même texte. L’objectif étant la lisibilité maximale, il faut faire simple et clair. On pense alors le plus souvent au blanc, d’ailleurs, votre logiciel de montage vous le propose d’emblée. Or, si celui-ci se détache bien sur des images à colorimétrie saturée, il en va autrement lorsqu’elles sont fades ou grisâtres. Il devient alors difficile de distinguer les mots et donc de comprendre rapidement le sens de la phrase. C’est encore plus flagrant sur une image en noir et blanc.
Le bleu ne se voit guère mieux que le blanc. Le vert peut se confondre avec la végétation contenue dans l’image. Idem pour le marron avec la terre. Le rouge, quant à lui, a tendance à baver et à fatiguer les yeux. La couleur qui fasse finalement le mieux est le jaune « paille ».
Pour faire ressortir encore plus les lettres, il peut être efficace de leur ajouter un mince contour noir. Évitez par contre tous les styles d’ombrage qui ont tendance à « brouiller » la netteté de chaque lettre et ralentissent la lecture du texte.
Choisir la bonne place
Pensez que le spectateur doit dans un premier temps identifier (comprendre) l’image avec son décor, son sujet, sa lumière et ses sons (dialogues et bruitages). Ce n’est que dans un deuxième temps qu’il accède au sous-titre, le lit et le met en relation avec l’action préperçue dans l’image.
Sachant que nos habitudes de lecture occidentale nous font commencer un texte à partir du haut à gauche vers le bas à droite, la position la plus logique et la plus aisée pour lire un sous-titrage est donc en bas de l’écran, de manière fixe et horizontale. Justifiez le texte au centre plutôt qu’à droite ou à gauche afin d’obtenir un meilleur équilibre esthétique. Cela a aussi une raison pratique. En effet, un texte trop près du bord risque d’être « mangé » par un cadre d’écran trop serré. Faites en sorte de toujours placer la première ligne à la même hauteur par rapport au cadre (en prévoyant une marge pour casser la deuxième ligne dans le cas de longs sous-titres). Aidez-vous si nécessaire de la grille de positionnement que possèdent la plupart des titreurs.
Astuce de lisibilité : le sous-titre, quelles que soient sa forme et sa couleur, a parfois du mal à se détacher correctement de certaines images « fouillées ». On peut cependant améliorer en lisibilité en lui ajoutant un cadre noir afin de le doter d’un fond bien contrasté. Toutefois, pour ne pas trop « manger » d’image, il est préférable de laisser ce cadre en semi-transparence.
Mettre en scène le résultat
Limiter le nombre de lignes
Contentez-vous de deux lignes de texte au maximum. L’idéal est d’arriver à casser une phrase entière dans un seul sous-titre. Si ce n’est pas possible, tronçonnez la phase en deux parties (par exemple lors d’une « respiration » de type virgule, guillemets ou deux points et faites-les se succéder sans temps morts entre elles. Cette technique fonctionne bien si les deux parties se situent à l’intérieur d’un même plan. Par contre, si la deuxième partie (fin d’une phrase) apparaît après un changement de plan, il en va autrement. Monopolisé par la découverte de la nouvelle image, le spectateur pourrait facilement oublier quelle était la teneur de la première partie de cette phrase. Au pire, si le plan est trop court, il vaut mieux réduire la durée d’apparition de chaque partie pour qu’elles puissent y tenir toutes les deux.
Par ailleurs, ne laissez jamais un mot coupé à la fin d’un premier sous-titre. Par exemple : « Nous voici arrivés au cœur de la forêt équa-« suivi d’un second sous-titre « -toriale où nous avions rendez-vous avec nos porteurs ». Résumez le texte ou utilisez des synonymes plus courts. Ceci est bien sûr d’application lorsque vous avez choisi de ne pas faire vous-même le commentaire.
Régler le temps d’apparition
Il n’y a pas d’apparition « standard » d’apparition d’un sous-titre à l’écran, même si on constate que dans la moyenne elle se situe entre 2 et 3 secondes. Trop courte, le spectateur risque de rater des mots et trop longue, elle finit par « parasiter » l’image. Le bon dosage dépend de la longueur de la phrase, du nombre de mots qu’elle contient et de leur complexité. Par exemple, on captera plus facilement le sens du mot « marcher » que celui de « déambuler ». la meilleure technique est donc de prendre le temps de lire soi-même chaque sous-titre en détachant bien chaque mot. Dans le doute faite-le (les) lire à d’autres personnes, prenez leur avis et ajustez en conséquence. Une règle consiste à se dire que le texte doit pouvoir se lire deux à trois fois.