Notions de Base
Avant de monter un film, il y a bien sûr le scénario. Ce scénario on l’a normalement conçu avant le cadrage, mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, vous disposez d’un certain nombre de rush et vous y voyez matière à un scénario, alors il faut respecter cette règle : La règle de trois.
Exposition - Conflit Dénouement
Depuis des temps immémoriaux, le nombre 3 jouit d'un préjugé particulièrement favorable, que ce soit dans les religions, les légendes, l'art, peut-être même dans l'inconscient collectif.
Les récits, contes, poèmes et chants comportent volontiers des développements en trois phases ou actes, principe que l'on retrouve évidemment au théâtre, probablement partout dans le monde, et qui semble remonter à la nuit des temps.
Le respect d'une division ternaire appliquée aux scénarios a ses partisans convaincus, même si rien de vraiment objectif n'indique que ce soit vraiment justifié, si ce n'est le charme que celle-ci opère au niveau du langage et de la pensée, et qui fait qu'on l'accepte volontiers comme règle incontournable, pour ne pas dire magique.
Quoi qu'il en soit, voici comment devraient se décomposer ces trois actes : d'abord une introduction qui se termine par un premier coup de théâtre, puis un développement plus long qui se termine par un deuxième coup de théâtre où les problèmes semblent plus insolubles que jamais. Cette phase peut elle-même se diviser en trois parties. Enfin, le troisième acte : le dénouement qui est en quelque sorte le coup de théâtre final.
EXEMPLE DE CONSTRUCTION TYPIQUE
Citée dans le livre de "Michel Chion", on y reconnaîtra les principes de construction devenus classiques, largement utilisés de par le monde, ayant donc fait leurs preuves...
PREMIER ACTE :
Un quart du temps du film. C'est l'introduction ("set-up") où toutes les données du film sont exposées, qui se termine par un coup de théâtre ("plot-point").
DEUXIEME ACTE :
Deux quarts du film. C'est le développement dans lequel les problèmes semblent devenir insolubles ou en tout cas sont exposés de telle façon que la curiosité du spectateur est aiguisée, donc en attente d'être satisfaite.
TROISIEME ACTE :
Un quart du film. Ce sont le dénouement et la solution, dont le "climax" ou paroxysme. En principe, le dénouement doit naître des données de l'histoire elle-même, et pas d'une intervention miraculeuse autant qu'inespérée venant au secours du scénariste, sinon du spectateur...
Procédé rassurant s'il en est, cela ne veut pas dire qu'il soit indispensable de l'utiliser. On peut imaginer que certaines histoires se prêtent mal à ces règles. Comme toute recette, elle ne saurait garantir la qualité d'une narration à elle seule ni remplacer une bonne histoire. Tout au plus peut-elle aider à mieux structurer un scénario un peu hésitant quant à sa construction.
Mais j'ai déjà vu des scénaristes qui s'interdisaient de bonnes idées car ils ne voulaient pas rajouter un quatrième événement dans une construction qui n'en prévoyait que trois, ce qu'ils étaient probablement les seuls à savoir...