Texte à méditer :   Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si l'on ne devait jamais mourir.   Vauvenargues, 1746.
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Par l'ajout d'un effet de transition

Le fondu au noir ou au blanc

Le fondu est une solution classique pour passer en douceur d'une séquence à une autre en donnant la sensation au spectateur que du temps a passé entre les deux. Mais, selon le type et la durée du fondu employé, l'effet d'étirement temporel peut s'avérer légèrement différent.

Le fondu au noir simple (raccordé à un plan aval « franc ») apporte une sensation de « fini », de ralentissement d'une action qui s'éteint ou s'endort avant de laisser brusquement la place à une nouvelle scène dans le plan suivant. Une rupture de rythme est ainsi créée.

La variante du fondu au blanc suggère plutôt une évaporation dans un certain néant.

Lorsque le raccord offre en amont un fondu (noir ou blanc) en fermeture, suivi en aval d'un fondu en ouverture, l'effet produit est surtout une sensation de «tunnel », d'occultation d'une partie d'action avec le danger que le spectateur ressente cela comme: « On me cache quelque chose ». Il est donc préférable d'utiliser uniquement le double fondu (au noir ou au blanc) pour raccorder deux actions différentes et temporellement distanciées.

Le fondu enchaîné

Il permet de visualiser à l'écran deux images véritablement mélangées, imbriquées l'une dans l'autre, ce qui s'avère très intéressant à exploiter lorsqu'on veut travailler sur le temps dans son film. Car on place ainsi dans un même rapport spatial deux événements différents, qui peuvent être temporellement décalés et qui vont psychologiquement interférer l'un avec autre au travers de cette relation visuelle intime imposée. En jouant sur la durée et la profondeur de la transparence de chaque image fondue, vous pouvez plus ou moins prolonger cette « mixité » et surtout doser le niveau d'importance de chacune. L’image moins transparente que l'autre lors du fondu enchaîné sera alors propulsée « au premier plan», exactement comme si vous aviez joué sur la profondeur de champ pour valoriser un sujet proche en « brouillant» (floutant) le fond de l'image. Vous pouvez aussi intervenir indépendamment sur la vitesse de lecture de chaque image (par exemple, l'une au ralenti, l'autre à vitesse normale ou accélérée) pour induire des décalages temporels entre elles.

Le volet

L'insertion d'un volet très court (au noir de préférence) peut servir à produire une sorte d'effet d'ellipse «instantanée », plus dynamique pour cela qu'un simple raccord cut ou un fondu. Par ce biais, vous pourrez transmettre au spectateur une sensation de « téléportation » d'un endroit à un autre ou du début d'une action directement à sa fin. Par exemple, en visualisant dans le plan amont un personnage ou un véhicule se lançant dans une course effrénée, puis, dans le plan aval raccordé via un volet rapide, en le retrouvant immédiatement arrivé à sa destination.

Un volet au noir rapide (voire un fondu au noir très rapide lui aussi) permet également « d'arrêter le temps » de la fiction, en simulant, par exemple, la prise d'une photo au beau milieu d'une action. L’effet étant alors renforcé par l'ajout d'un bruitage de déclencheur d'appareil photo.

Le PinP

Cette technique d'incrustation d'une ou plusieurs petites images (mosaïque) sur un fond neutre ou composé d'une autre image peut créer un très efficace effet temporel. En l'occurrence, en laissant croire au spectateur qu'il possède le don d'ubiquité et qu'il peut ainsi se trouver en divers endroits même temps et y visualiser simultanément plusieurs actions différentes, à la manière d'un personnage omniscient, affranchi de toute réalité temporelle. Cet effet est très utilisé dans les génériques des journaux télévisés afin d'induire l'idée que les journalistes de la chaîne peuvent tout savoir sur tout et partout dans le monde...


Date de création : 02/02/2013 @ 09:57
Dernière modification : 02/02/2013 @ 09:58
Catégorie : Formations - Jouer avec le Temps
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