Progresser au montage
Progresser au montage
Quelles que soient l'époque où les techniques, le montage d'un sujet en cut n'évolue pas, ou peu. En effet, la méthode, qui consiste à choisir les bons morceaux et à les placer dans le bon ordre pour raconter une histoire, est intemporelle. Cela, même s'il faut bien s'adapter aux modes en termes d'habillage ou de rythme de plans.
On ne monte pas de la même manière un film destiné à être diffusé sur le Web dans une petite fenêtre, et un autre dont on sait qu'il sera projeté en grand format dans une salle.
Mais le monteur peut désormais, grâce aux logiciels de montage dont il dispose et seulement brimé par son imagination, trouver mille combines pour rectifier les erreurs de tournage.
Il se trouve aussi que les logiciels changent à vitesse grand V pour offrir toujours plus dans la simplification des tâches, et plus dans la richesse des fonctionnalités. Il n'existe presque plus rien de commun entre deux versions de Première ou de Final Cut distantes de cinq ans.
Le propos de ce dossier est de refaire un point sur le montage et ses nouvelles ambitions techniques au travers de quelques conseils généraux, désormais bien moins limités qu'auparavant. Avec un peu d'apprentissage, ils permettent eux aussi de jouer dans la cour des grands.
Conseils de base.
Le choix des formats
Avant même de commencer à monter, cette nouvelle problématique est des plus épineuse. Surtout avec l'avènement de l’AVCHD et autres formats compressés à l'extrême. Alors, il convient d'abord de scinder formats d'entrée et formats de sortie. De deux choses l'une.
Votre format de captation est-il montable en l'état ?
La réponse à cette question va conditionner votre chaîne de montage. Un exemple, vous tournez en AVCHD, votre machine est surpuissante, elle monte sans problème les rushes en cut, et vous prévoyez de sortir un Blu-ray : dans ce cas, vous n'avez rien à changer.
Autre scénario. Vous tournez toujours en AVCHD, mais votre montage est plus complexe, la machine rame et vous sortirez en DVD. Dans ces cas-là, comme seuls les logiciels élaborés proposent un format de montage intermédiaire, vous aurez tout intérêt à convertir vos images en SD dès que vous les aurez rapatriées sur votre machine, tout en conservant les originaux, en cas de remontage ultérieur.
Lors de vos conversions éventuelles, respectez toujours la cadence et les proportions d'images originales dans les paramètres.
Sélectionnez le débit le plus élevé possible du codec retenu en vue du montage, et adaptez le pour le type d'exportation retenu.
La gestion des plans
Avec les médias numériques, la quantité de données est exponentielle. On tourne bien plus, mieux et de meilleure qualité.
Et les choses vont encore s'accentuer avec l'augmentation de la capacité des cartes mémoire. Du coup, après la jungle des formats et leur gestion dans le logiciel de montage, l'utilisateur doit aussi se soucier de contrôler les données.
Tout d'abord, notre premier conseil est de systématiquement, dérusher.
Pourquoi ? Pour contrôler ce que l’on a filmé, pour au moins savoir sur quoi on peut compter pour faire le film que l’on veut produire. Pour aussi être sûr que l’on dispose d’assez de plans qui concordent avec le texte du scénario.
Comment dérusher ?
En utilisant une table, voire même un tableur comme Excel en propose que l’on peut ensuite imprimer. Dans le tableau créé, y consigner le n° du plan, son time code, une description succincte de ce qu’il contient et une appréciation ! Très bon, bon, peut-être et mauvais. Renseignement qui est indispensable pour l’utilisation des plans au montage. La recherche ultérieure en sera facilitée. Ensuite, nous ne saurions trop vous recommander de privilégier le temps du tri et donc de la suppression de l'inutile. Sans quoi, vous serez réellement submergé de données en quelques mois à peine.
Le dérushage, même ultrarapide, demeure toujours d'actualité.
Enfin, et c'est aussi le plus important, lorsque vous démarrez un projet de montage, pensez à rassembler toutes les plans dans des dossiers séparés (Préparation, Introduction, Développement, Chute, Texte, Titres, Musique, etc.). Pourquoi? Simplement pour retrouver vos plans plus facilement.
Et puis archivez sur K7, disque dur ou tout autre support, pour pouvoir retrouver ces plans par la suite et les utiliser dans d’autres films. Vous les retrouverez facilement grâce au dérushage que vous aurez imprimé !
D'abord le rythme !
D’un point de vue fondamental, un montage se caractérise par histoire qu'il raconte, qu'il s'agisse d'un clip musical, d'un documentaire ou d'un film de vacances. Ce découpage est similaire à celui de la dissertation ou de l'article de presse, avec des chapitres composés de phrases que l'on représente par des enchaînements de plans. Et, tout comme dans les livres, L’intérêt décline quand les phrases sont trop longues, mal liées entre elles, ou qu'elles comportent des fautes d'orthographe!
Et SVP parlez avec des images. Filmer ne se résume pas à pousser sur le bouton « Record » du caméscope ! Il faut construire ses images, ses plans. Il faut que le caméscope suggère au lieu de seulement montrer.
Aussi, tout le talent du monteur réside dans le maintien et la construction d'un rythme auquel le spectateur va s'habituer pour rentrer dans cette histoire. C'est avec ce regard que l'on va justement pouvoir sélectionner les plans qui composent le scénario. Un plan ne se juge jamais seul, même s'il est très esthétique, mais toujours en fonction du plan d'avant et de celui qui le suit, afin de créer un rythme (qui peut être lent ou rapide).
Lancez toujours la lecture des quelques plans précédents quand vous ajoutez un clip à la Time Une, pour en harmoniser la longueur ou pour en choisir un autre. Avec l'habitude, vous aurez de moins en moins besoin de procéder à cette manipulation.
Les paramètres de projet
Avec la multiplication des formats de tournage dont nous ne cessons de parler, vous serez, en tant que monteur, obligé d'apprendre les subtilités des paramètres de projet, avec pour seul objectif la non-dégradation des images.
Par exemple, vous tournez en HDV en 1440xlO8O pixels, à 25 images/seconde en entrelacé, et vous créez un projet de montage en Full HD 1920x1080 pixels en progressif.
Bien sûr, le logiciel va accepter vos plans et changer l'aspect des pixels, qui étaient rectangulaires, en pixels carrés (il va donc en créer de nouveaux), de même qu'il va rassembler les demi-images (les trames) pour en faire des images progressives. Le tout, sans vous le dire. Si bien que la dégradation ne se verra pas au montage, mais se manifestera lors de la diffusion grand écran au Club. Respectez donc à tout prix les paramètres de l'image captée lorsque vous créez un projet de montage.
Ouvrez le manuel de votre caméscope pour apprendre exactement les caractéristiques de l'image qu'il tourne. Et saisissez précisément les mêmes paramètres quand vous créez un projet de montage.