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10 Trucs pour réussir une interview

10 trucs pour réussir une interview

Réaliser seul un bon entretien repose sur des aspects matériels, comme le décor, le regard caméra, la gestion du stress, voire l’attitude de l’interviewer… Nous avons donc recensé 10 trucs qui font la différence entre la bonne et la mauvaise prise.

Par Thierry Philippon
Caméra Vidéo et multimédia – Septembre 2008
& Marc Weikmans – Royal Caméra Club Wavre

L’interview, c’est un peu comme un footing. On croit que l’exercice est facile, qu’il suffit de poser la caméra, de vérifier le son et de laisser parler son interlocuteur qui effectue tout le travail ! En réalité, il n’existe rien de plus que technique, vu le nombre d’éléments à maîtriser conjointement. Ici, nous évoquons essentiellement l’interview-portrait, celle qui nous semble la plus à portée de l’amateur ou du semi-pro, mais aussi la plus intéressante à préparer. Nous délaissons volontairement les registres moins posés, tels que le micro-trottoir ou l’interview-témoignage. Les conseils que nous donnons sont, pour partie, des trucs de réalisateurs ou de journalistes adoptables par n’importe quel vidéaste.

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  1. Contrôler le décor environnant

Pendant une interview, le décor ne doit souffrir aucune imperfection. À cela une raison simple : durant un plan fixe de plusieurs minutes, le spectateur a tout loisir de remarquer ce qui cloche ! Ainsi dans la prise de vue, il peut y a avoir des éléments du décor environnant l’interviewé qui peut prêter à sourire ou encore qui n’a rien à voir avec le sujet de l’interview. Veillez à situer l’interviewé dans son cadre d’activités. TP & MW

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Cet arrière plan est dérangeant car il distrait le spectateur

  1. Veillez au sens du regard

Le sens du regard est un problème plus compliqué qu’il n’y paraît. D’une part, si l’interlocuteur est de trois quarts, il faut laisser plus « d’air » devant son visage que derrière sa tête. Attention par conséquent à ce que l’intéressé ne bouge pas trop de place, notamment si le cadre esy peu surveillé. D’autre part, le vidéaste doit rester à proximité de sa caméra et de préférence à une certaine distance de celle-ci, pour que le spectateur n’ait pas la sensation que l’interviewé s’adresse de biais à quelqu’un d’autre. Or, plus la caméra est proche de l’interviewé, plus l’angle formé par le couple caméra-interviewer est étroit, renforçant le malaise. Il faut donc bien placer son caméscope, surtout si le câble du micro-cravate n’est pas assez long pour éloigner la caméra (prévoir une rallonge ou, à la limite, une liaison HF). L’emplacement idéal est de se positionner juste à côté ou derrière l’appareil de prise de vues, à une distance de plus de 1,50 m du sujet.

  1. Organiser l’interview

Fournissez des indications sur la façon dont l’interview sera conduite, même si votre interlocuteur est coutumier de l’exercice. Précisez-lui de vous regarder, sinon il alternera instinctivement son regard entre l’objectif et vous, ce qui perturbera le spectateur ! en revanche, ne lui imposez pas un débit de parole : si vous lui demandez de parler vite ou lentement, vous risquez de la blquer ou de le mettre mal à l’aise.

Informez-le que la caméra enregistre. Une petite phrase rassurante « c’est quand vous voulez » est préférable à une injonction du type « allez-y » !

Autre truc, posez d’emblée des questions dont les réponses ne seront pas conservées afin de « chauffer » votre interlocuteur et lui faire oublier la caméra. Des questions prétextes peuvent aussi vous aider à prendre vos marques. Évitez enfin les questions auxquelles il peut répondre par « oui » ou par « non », elles vous empêcheraient de « rebondir » par la suite. TP

Aussi, il est aussi important de préparer votre interlocuteur du contenu attendu de l’interview en l’informant des questions qui lui seront posées afin d’orienter le bon déroulement de l’interview. L’interlocuteur a ainsi une idée de ce qui est attendu de lui et « organise » ainsi d’une certaine manière sa préparation. C’est ainsi aune autre manière de « chauffer » l’interlocuteur en le mettant à l’aise. MW

  1. Être situé du bon côté de la caméra

L’écran du caméscope étant situé dans 98% des cas sur sa partie gauche (des exceptions en pro avec l’écran au-dessus), mieux vaut se placer à gauche du caméscope qu’à sa droite. En effet, si vous êtes à sa droite, la distance vous séparant de l’écran et l’angle de vue vous empêcheront de contrôler facilement l’écran LCD (employer le viseur est irréaliste). Au contraire, à gauche, vous n’aurez qu’à jeter un regard en coin.

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  1. S’assurer d’une bonne stabilité

Même sur pied, une caméra peut ne pas être stable ! Or le tremblement d’une séquence d’interview devient vite insupportable. L’instabilité peut être causée par des personnes qui, en marchant près du caméscope, transmettent des vibrations au trépied. C’est parfois le cas sur un salon, dans un restaurant, sur une estrade. Le trépied peut aussi être agité si le lieu de tournage est près d’une ligne de métro ou de tram. Ne riez pas, on a déjà vu ça !  Inspectez le terrain. Toutefois, il n’ya aura pas grand-chose à faire, sinon prévenir votre interlocuteur qu’il devra recommencer sa phrase si un métro ou trame passe au mauvais moment… Dans le même esprit, en extérieur, guettez les bruits environnants, parfois ponctuels, mais si familiers qu’on ne s’alerte pas obligatoirement quand ils interviennent (démarrage de véhicules, passage d’avion ou autre aéronef…).

  1. Surmonter le stress

Votre invité n’est pas nécessairement familiarisé avec les interviews. Dans ce cas, un bon truc est de lui confier un objet à manipuler (un stylo, ses lunettes) pour qu’il y concentre sa nervosité plutôt que sur ses réponses ! Si le contexte s’y prête, vous pouvez lui demander de tenir cet objet, sans lui donner d’explication particulière. Il prendra cela pour un impératif technique ou un choix esthétique ! Attention toutefois au revers de la médaille : un objet peut générer du bruit ou gêner l’interview. Autre truc rassurant : précisez qu’au montage vous pourrez rectifier un propos qui ne conviendrait pas (même si en réalité, ce n’est pas si simple), cela donnera plus d’aisance à votre interlocuteur.

  1. Soigner son attitude

Supposons que c’est votre première interview. Lorsque votre interlocuteur s’exprime, vous éprouvez le besoin d’approuver ses propos, en répétant ses fins de phrases en écho. C’est un des pièges les plus fréquents, car une interview n’est pas une discussion entre copains. En fait, vous taire le plus possible, tout en étant présent par votre expression faciale ! Contentez-vous d’acquiescer de temps en temps. Car même si vous vous êtes éloignés du micro, votre voix s’entendra en arrière-plan. Pire, comme elle sera peu identifiable, elle pourra être interprétée comme un bruit parasite.

  1. Parer les imprévus

Les perturbations sonores sont parfois inattendues. Je me souviens d’une prise de son « parasitée » par les liaisons radio d’un commissariat proche ! Pas d’autre solution que de changer de lieu. Côté imprévus humains, certaines personnes peuvent s’éloigner du sujet ou s’exprimer avec des phrases interminables… ou trop courtes ! N’oubliez pas que l’interviewé possède le micro (cravate) et que vous ne pouvez pas lui ôter « pour reprendre la parole ». Il faut bien sûr conserver le naturel de l’interlocuteur, mais n’hésitez pas à intervenir si celui-ci devient trop bavard ou si l’entretien « part en vrille ». Aussi, n’omettez pas de faire fermer le GSM ainsi que le vôtre mit en mode silencieux.

  1. Rythmer l’interview

Ménagez quelques secondes de respiration entre les questions et demandez à votre interlocuteur de reprendre un élément de la fin de la question dans sa réponse, en laissant un blanc entre cette phrase et la réponse. Repérez les passages pièges de type « comme je vous disais… » et faites reprendre la phrase. Car, si vous coupez au montage la scène à laquelle il est fait allusion, la référence tombera à plat !

  1. Choisir le micro

Dans cet exercice, rien ne vaut un bon micro-cravate. Il vous évitera d’entendre les bruits du caméscope, surtout si celui-ci enregistre sur cassette. Choisissez un micro-cravate qui, par mini-jack, se connecte sur toute entrée vidéo du caméscope. Si le câble de raccordement vous paraît un peu court, n’hésitez pas à acquérir une rallonge de 5 ou 10 mètres ou, mieux, optez pour un dispositif HF.


Date de création : 24/07/2019 @ 17:17
Catégorie : Formations - Tournage
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Réactions à cet article

Réaction n°1 

par Wigman le 24/07/2019 @ 18:00

Personnellement, j'aime bien filmer avec deux caméscopes. Cela permet de prendre l'interviewé sous différents angles et d'alterner plans d'ensemble et gros plans ce qui a pour avantage de dynamiser l'interview.