Texte à méditer :   La nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue afin de pouvoir écouter davantage et parler moins.   Zénon d'Elée, IVès. av. J.-C.
Vous êtes ici :   Accueil » N°304 » décembre 2025
    Imprimer la page...

 N°304 - décembre 2025

L’équipe du MACAméscope vous souhaite à vous, à votre famille et à tous ceux qui vous sont chers ses vœux de bonheur, de joies, de réussites, de santé, d’enthousiasme, et de création vidéaste, à l’occasion de cette nouvelle année 2026.

Le scénario, faut-il l'écrire avant de filmer ou après ?

Il faut se dire que pour le cinéma, le scénario est toujours écrit avant de tourner, il est la base du film.

Et pour notre vidéo ? Personnellement je trouve plus tranquillisant et plus performant de me documenter en détail avant de partir sur le terrain ou en voyage, et d'écrire un canevas, un brouillon. Sinon, après vient automatiquement la question « que faire avec ces plans ? » Et il manquera aussi souvent de la matière.

Celles et ceux qui, parmi nous, ont quelques velléités d'écrire, vont se dire « Ah !on va me dire comment faire » Eh bien, le « Do it yourself » du scénariste, le « Comment écrire de bons textes en quinze leçons » ne sera pas décrit ici. Il y a en vidéo, comme dans toute activité de création, une minute de vérité où celui qui crée se retrouve seul avec lui-même. Les trucs de métier ne lui seront d'aucun secours, il découvrira une bonne histoire ou il ne la découvrira pas. Mais il faut raconter une histoire, une bonne histoire, toujours une histoire.

Les Anglais disent « From the original idea, we designed the film ». A partir de l'idée de départ, nous avons construit le film. Raconter une histoire, une courte histoire, c'est en littérature, au théâtre, au cinéma, en vidéo ou oralement, toujours la même affaire. Il suffit de lire les fables de La Fontaine pour savoir comment faire. La Fontaine est le plus grand scénariste de courts métrages de tous les temps. Il économise les moyens pour arriver directement à l'essentiel. Dès que la situation est campée, il fait monter le ton, il accentue les effets jusqu'au sommet dramatique, il conclut en retombant fermement sur ses pieds par une bonne chute. Tout est lumineux, sobre, puissant, pas une bavure, pas une faute de coupe. Si vous supprimez les dialogues entre les personnages, il reste un canevas d'une extrême simplicité. Il ne raconte qu'une histoire à la fois et il ne donne qu'une seule conclusion. La morale et la preuve.

On dit que l'esprit français, vif et direct, est né à la Cour de Versailles, où, pour être entendu du roi dans le brouhaha des courtisans, il fallait briller dans l'art de décocher les traits. Votre spectateur, est un peu un roi sollicité par une foule d'appels. Si le vôtre n'est pas clair, il ne dépassera jamais le niveau du bredouillis général. Il ne faut pas écrire un texte en se disant « j'ai deux minutes, voici mon chrono, je vais essayer d'en dire le plus possible dans le temps imparti ».

Un des maux le plus dévastateur dont souffrent nos films est la surcharge de messages, le verbiage, le trop dit. Evitons les films pour aveugle ! Dans un livre on peut, pour comprendre, tourner les pages en arrière, avec un film c'est impossible. On peut évidemment bavasser, bourrer, parler toujours plus vite et gagner le marathon argumentaire, après tout pourquoi pas si ça passe. Mais là où les problèmes s'additionnent, c'est avec le pléonasme. Sous prétexte que la vidéo comporte un caractère visuel, le texte, la voix et le commentaire racontent ce que l'on voit. Supposons par exemple que le plan montre un tire-bouchon près d'une bouteille bouchée. Le tire-bouchon évoque, avec évidence, l'action de déboucher. Il n'est pas utile de la décrire, le plan se suffit à lui-même. Evitons de filmer un pléonasme. La vidéo n'est pas l'addition du son et de l'image, c'est un ensemble.

________________________________________________

Le président ouvre la séance du 2 décembre à 14h30

Présents : Georges, Jean-Paul, Danielle, Francine, Lydie, Bernard, Jean-Pierre, Alain, Michel le grand, Dominique, Jean, Anita, André T., André VD., Yolande et Paul.

Excusés : Claude, Noël, Jean-François, Philippe et Guy.

_________________________________________________

Et le secrétaire André est spécialement fêté par Dominique pour son anniversaire le 10 de ce mois, toutes les amies et tous les amis se joignent à lui pour congratuler André.

__________________________________________________

Yolande débute les projections avec :

UBUNTU, un exemple de solidarité en Afrique du Sud – 20’ 00’’ - Film de Bernard

Synopsis : Comment les Sud-africains ont développé leur solidarité au travers d’associations bénévoles, créées par des sud-africains. On entendra des témoignages des responsables et quelques images des bidonvilles et de beaux paysages du Cap.

Vos commentaires : Film très humain, c’est une belle leçon de morale, cette réalisation d’Antoine Sociaux, le réalisateur professionnel, présenté par Bernard. L’atmosphère est bien rendue et soutenue par des interviews bien présentées. Le passage des sous-titres est un peu rapide. On comprend que malgré les efforts l’apartheid n’a pas disparu. Monté avec le logiciel « Da Vinci »

CHARLOT CHEZ LES HELVETES – 5’10’’ - Film de Dany

Synopsis : Prestigieuse carrière mondiale aux USA, il est expulsé du pays pendant la période maccartiste. Il se réfugie en Suisse où il terminera sa vie auprès de sa nombreuse famille.

Vos remarques : Bravo, très bon documentaire, scénario bien documenté et film bien monté. Images bien cadrées. La réalisation est bien appréciée, du sujet qui pour certains d’entre nous est de la génération avant eux.

L’Ommegang – 10’42’’ - Film de Lydie et Jean

Synopsis ; Chaque année, le premier jeudi du mois de juillet, Bruxelles remonte le temps et raconte une histoire Belge, vieille de près de 500 ans. Et quand on parle d’histoire, il faut aussi parler de légende, tant les deux se mêlent. Le film résume deux heures de spectacle, de parade, de couleurs. Pour plus de détails Bart Van Loo les expose dans son ouvrage « Les Téméraires » paru chez Flammarion en 2020.

Vous en dites : Très bon comme toujours, Jean est un historien. Commentaire excellent. On déplore certains plans flous et le commentaire du présentateur, en son life, peu audible. La résolution des images à contrôler.

Découverte d’un des trois derniers artisans couquier de Dinant – 9’39’’ - Film de Michel le grand.

Synopsis : cet artisan nous expliquera en pratique la fabrication de la couque de Dinant ainsi que de la fameuse flamiche Dinantaise. Tout un programme !

Entendu dans les rangs : Bon reportage. Belle synthèse, l’interviewé parle très bien avec une élocution claire sur les couques et la flamiche, c’est intéressant. Images bien cadrées. On déplore l’absence de titres.

***** POZOBAR *****

Les serres de Laeken et son jardin bucolique - 5’30’’ - Film d’Alain

Synopsis : visite du domaine de Laeken et son village de serres royales. Coup d’oeil rapide sur l’historique architectural des pavillons et des décorations florales.

Les membres en disent : Belle réalisation, dynamique, belles images. Beau documentaire qui nous en apprend au sujet des serres construites par Léopold II. On apprécie le montage réalisé avec Pinacle Studio 26 des plans de la Sony AX33.

Ribadesella – 4’00’’ - Film de Dominique

Synopsis : Une station balnéaire pleine de charme, située au nord de l’Espagne, dans la magnifique région des Asturies.

Vous avez apprécié : Très bon reportage d’une région peu connue. Images bien cadrées de l’architecture de l’endroit, panoramiques bien réussis soutenus par un excellent commentaire. Belle réalisation, bravo. La musique est bien choisie.

Nausicaa – 9’40’’ - Film de Francine

Synopsis : Un jour d’été, nous sommes allés à Boulogne-sur-Mer avec deux de nos petits-enfants. Après une promenade sur les remparts, visite de Nausicaa, un superbe aquarium.

Vous en dites : Beau reportage, bien filmé avec des gros plans à bon escient soutenus par une musique bien appropriée au sujet filmé. Un commentaire aurait été superflu les images se présentent d’elles même, beau film.

Il est 17h30, le président peut clore les débats, rdv le 16 décembre même endroit

__________________________________________

Course à la puissance. Dans son essai Ultra Intelligence. Jusqu’où iront les IA. Aymeric Roucher décrypte les bouleversements radicaux de la société produits par cette révolution. (Extrait)

La question des ressources en énergie représente un frein potentiel majeur...

La demande en énergie est astronomique pour l’entraînement des modèles. Des laboratoires américains réactivent même des centrales nucléaires pour doper cette puissance de calcul. Mais l’utilisateur lambda consomme assez peu l’équivalent d'une ampoule de 40 watts allumée en permanence. En revanche, la demande va exploser, avec les modèles de génération d’images et de vidéos. Là on pourrait atteindre l’équivalent de consommation d'un micro-onde, soit 1000 Watts en permanence.

Vous prévoyez des suppressions d'emploi massives. Quels métiers seront les premiers à disparaître ?

Je pense que l'IA va d'abord nous remplacer pour exécuter certaines tâches plutôt que se substituer à des professions entières. Par exemple, la partie administrative du travail d'un médecin est automatisable, mais pas sa capacité d'écoute et de contact humain. Ainsi, tout métier qui vend quelque chose d'humain - que ce soit une signature, comme l'art, un corps, comme le spectacle vivant, ou l’engagement d'une responsabilité, comme le jugement- restera notre chasse gardée. Mais on n’aura jamais besoin de 5 milliards de juges ou d'acteur donc la majorité des emplois sera touchée.

Faut-il ralentir, arrêter ou mettre simplement en pause le développement de l'IA?

L'IA va se développer, et il n'y aura pas que des conséquences positives. Mais décider tout seuls de sortir de cette course collective est impossible. En effet, refuser les avantages de l’IA, c'est prendre le risque d'être tellement surclassé par les autres pays qu'on ne pourra plus rien décider. Si l'on veut rester maîtres de notre destin, il faut avancer. Ralentir, c'est périr.

L'Europe peut-elle jouer un rôle dans cette compétition mondiale ?

L'Europe a une carte à jouer, la révolution du deep learning doit beaucoup à des Français comme Yann Le Cun (Meta, NDLR)! Nous avons un incroyable vivier de talents et des acteurs de premier plan, comme Mistral AI. L'Europe manque de stratégie collective : on perd en puissance de calcul disponible faute d'investissements, et les entreprises peinent à subsister ou à émerger. Il faut urgemment un sursaut politique et financier, en privilégiant une régulation minimale et ciblée sur les usages réellement délétères plutôt que brider l’innovation.

Qu'est-ce qui est le plus enthousiasmant dans les champs applicatifs de l'IA?

La science dans son ensemble. Depuis le siècle dernier, la science s'est étendue si loin qu'on n'a plus de polymathes capables de tout embrasser. Au contraire, une IA saura relier des champs lointains et générer des hypothèses à une échelle et à un rythme surhumain. AlphaFold (une IA développée par DeepMind capable de prédire la forme des protéines à partir de leur code génétique, un défi que les biologistes tentaient de résoudre depuis un demi-siècle, NDLR) n'est qu'un début : la biologie, la médecine, la découverte de matériaux... C'est en décloisonnant la connaissance que l'IA va engendrer des révolutions rapides, dans la santé notamment, et permettre à des chercheurs isolés de bouleverser des paradigmes établis.

Le Point 30 octobre 2025 n° 2779

_____________________________________________

A 14h30 le président ouvre la séance du 16 décembre 2025.

Présents : Georges, Claude, Danielle, Francine, Lydie, Bernard, Jean-Pierre, Alain, Michel le grand, Noël, Jean-François, Philippe, Dominique, Jean, Guy, André T., André VD., Yolande et Paul.

Le président Dominique remercie les membres présents pour leur présence et remarque que nous participons à la dernière séance de 2025. Ces réunions ont été animées par la diversité des films présentés par les membres ainsi que par leurs avis et commentaires concernant les réalisations projetées au cours de l’année. Il souhaite qu’il en soit de même à l’avenir pour le plaisir de toutes et tous

A pis beurre de tout iou.

Tous les amis, ainsi que Dominique, souhaitent un excellent anniversaire à Jean-François, qui les bombarde de rochers, et à Bernard.

________________________________________________

Le président donne la parole à Guy qui rappelle qu’il organise un atelier Edius le 6 janvier 2026 à 13h00, plusieurs questions lui ont déjà été envoyées. Cet atelier sera suivi, lors de la séance statutaire, du concours « Synchro-Audio », 12 films y sont inscrits.

Le secrétaire André VD. Donne quelques précisions, ci-dessous, concernant les concours de 2026 :

Activité 3 : Concours "One Minute" - mardi 03-03-2026 - Thème "Un sport" - André VD

Sujet : Présenter un sport (tous les sports sont autorisés)

Originalité bienvenue : Nous serions ravis de découvrir des sports méconnus ou rarement évoqués. N’hésitez pas à faire preuve de créativité !

Petit rappel : le film d’une minute raconte une histoire, est une petite fiction.

Règlement : Durée du film de 1'00", sigle inclus. Pas d'images internet.

Activité 4 : « Challenge » « Une Réalisation Perso » -

Mardi 21-04-2026 - Philippe.

Philippe voyage beaucoup et filme lors de ses déplacements. Il a envoyé aux participants du concours 20 minutes de rushs d’un ou de plusieurs voyages, sans les trier, classer, transformer ou travailler.

A chacun de réaliser un petit film en fonction de ce que ces rushs leur inspirent.

Règlement : 3 minutes, sigle, présentation et générique compris.

Les images extérieures ne sont pas autorisées, internet etc., On utilise uniquement les rushs reçus de Philippe. L’emploi de sons, musiques et bruits est libre.

Et Yolande débute les projections avec :

L’urbanisme contemporain - 7’10’’ - Film de Lydie et Jean

Synopsis : Avec des plans en DV, 720 X 580, 4/3, filmés en l’an 2000, voici une visite d’un quartier de Paris peu connu : celui du plateau de « La Défense » à Paris. L’idée de son aménagement remonte à 1931. Les travaux débutent en 1970 par la destruction de 8000 taudis et maisons vétustes. Le quartier d’affaires qui le remplace couvre 130 hectares. Suite à l’écran.

Vos commentaires : Sujet intéressant dont le commentaire sauve tout, on retrouve les images « vintages », un petit souffle avant chaque commentaire. Mais les images de l’an 2000 n’ont bien entendu pas la qualité d’aujourd’hui. Mais sinon c’est acceptable.

Le pays d’Oc – 14’00’’ - 2ème partie du film de Guy

Synopsis : Deuxième partie de nos dernières vacances en pays d’Oc en septembre dernier.

Vous en dites : Très bien, belles images, mais un peu long, on remarque une cassure dans la transition du début, musique mystérieuse, très spéciale, peut être inadaptée et un peu forte.

Chère amie – 4’00’’ - Film d’Alain

Synopsis : à découvrir. Sur l’air de la chanson « Chère amie » de Marc Lavoine.

Les réactions : Réalisation émouvante qui évoque la perte d’une petite Chloé, chacun d’entre nous qui a vécu un si triste évènement comprend le chagrin d’Ange-Marie et d’Alain. Belles images cadrées au niveau des yeux de la petite chienne.

On the road again – 7’00’’ - Film de Michel le grand

Synopsis : « Brothers Eagle » est une association de bikers dont le siège social est à Dinant. Cette association a organisé un week-end de festivités à Dinant. Les différents intervenants apportent une image positive de ces bikers, contrairement aux rumeurs que l’on pourrait croire.

Entendu : Très bon reportage, bien cadré avec beaucoup de gros plans. Interview bien enregistrée, les personnages sont filmés en contre plongée afin de ne pas les écraser. Belle réalisation qui éclaire d’un autre regard un monde qui est généralement incompris.

Les Tuileries en été et leur foire – 10’00’’ - Film de Francine

Synopsis : Le titre dit tout !

Les avis : Il y a deux films dans cette réalisation, la description des monuments et la foire. Film dynamique et bien filmé surtout les images de la foire, diminuer le son d’ambiance qui écrase le commentaire. On déplore un manque de cohérence et un début haché.

POZOBAR

Les fleurs de mon jardin, au Portugal – 13’00’’ - Film de Noël

Synopsis : Lors d’une semaine passée chez des amis au Portugal en septembre 2025, j’ai eu l’occasion de profiter du hobby de mon ami Jean. Sa maison est entourée de fleurs et d’arbres fruitiers qu’il a semés et plantés il y a 7 ans, dès leur installation dans leur nouveau domaine. Avant de visionner le film, je vous invite à aller sur Facebook dans « Les fleurs de mon jardin au Portugal ». Tous les jours, Jean nous parle de fleurs qu’il décrit avec passion.

N’hésitez pas à lui mettre un petit cœur, si c’est sincère !! Et même de vous inscrire de ma part. C’est gratuit.

Commentaires : Beaucoup d’images surexposées et filmées en vertical avec un smartphone, quelques-unes sont imparfaitement cadrées, sinon une interview intéressante. Il est conseillé, pour l’introduction, d’y mettre un plan rapproché de la maison.

Sculpteurs dans la glace – 6’00’’ - Film d’André T.

Synopsis : Les sculpteurs sur glace transforment des blocs de glace en œuvres d’art éphémères, alliant créativité et technique. Plusieurs artistes renommés se distinguent dans cette discipline, notamment lors de festivals et concours spécialisés.

Vos commentaires : Beau sujet, bien cadré avec une succession de plans différents qui se complètent. Très bon reportage, intéressant, bien filmé, les contrejours sont très bien contrôlés, bref une réussite.

Une petite musique des Vosges – 10’28’’ - Film de Lydie et Jean

Synopsis : Depuis 4 siècles, Mirecourt vit au rythme du va et vient du violon. Des générations de luthiers ont appris à y tailler, sculpter et assembler l’instrument de toute une vie, le violon. C’est la ville de la lutherie française et une nouvelle génération de luthiers continue de faire vibrer les bois des Vosges.

Vos réactions : Très bon reportage, très intéressant avec la description des étapes de construction d’un instrument à cordes, bravo

Dan Williams

Contre le « catastrophisme de confort »

Vous analysez le discours alarmiste sur l’IA comme une forme de « catastrophisme de confort ». Qu'est-ce qui rend ces récits apocalyptiques si séduisants pour le public... et si rentables pour ceux qui les diffusent ?

Là aussi, et comme l’ont montré les psychologues, ce que l'on appelle le biais de négativité joue un rôle central : nous sommes spontanément attirés par les menaces et les dangers. Cette disposition s'est façonnée au fil de l’évolution parce qu'elle nous rendait plus vigilants face aux risques pouvant compromettre notre survie. Mais, lorsqu’elle se combine à un environnement médiatique où chacun rivalise pour capter l’attention et gagner la confiance du public, elle engendre un marché particulièrement lucratif pour les discours alarmistes. S'ajoute à cela une asymétrie en matière de réputation : ceux qui annoncent des scénarios apocalyptiques n'ont presque jamais à reconnaître qu’ils se sont trompés, puisqu'ils peuvent toujours prétendre que le désastre n'a pas encore eu lieu, ou qu’il a été évité précisément grâce a leurs mises en garde. A l'inverse, minimiser un risque qui finit par se réaliser peut ruiner une crédibilité acquise de longue date. Le pari le plus sûr, dans ce contexte, consiste donc à prédire le pire.

À rebours d'un certain consensus médiatique, vous affirmez que « l’lA ne menace pas la démocratie ››. Qu'est-ce qui vous rend si sceptique face aux discours associant intelligence artificielle et effondrement démocratique ?

Beaucoup redoutent que l’intelligence artificielle n'alimente une ère de désinformation massive-notamment à travers les deepfakes- et qu’elle n'entraîne toutes sortes de dérives politiques. Mais cette crainte surestime largement l'in- fluence réelle de la désinformation sur les attitudes et les comportements électoraux ! Les préférences politiques des individus reposent sur des facteurs bien plus profonds : leur vécu, leur position sociale, leur identité, ou encore la vision du monde qu'ils ont construite au fil du temps. De même, les peurs liées à la désinformation produite par 1'IA surestiment la crédulité du public. Convaincre, en politique, est une tâche extraordinairement difficile : les gens ne changent pas d'opinion simplement parce qu'ils croisent un contenu mensonger généré par une machine. D'autant que l'écosystème médiatique est extrêmement concurrentiel : si une source diffuse une fausse information issue de l'IA, ses rivaux ont tout intérêt à la discréditer, ce qui finit par lui faire perdre la confiance de son audience. J’ai d'ailleurs déjà souligné que l'effet global de l'intelligence artificielle sur la vie démocratique est plutôt positif : elle permet souvent aux citoyens d'être mieux informés. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, mais les menaces les plus sérieuses pour la démocratie restent celles que Platon identifiait déjà il y a plus de deux millénaires : les démagogues et les électeurs irrationnels, dont les mauvaises décisions fragilisent les institutions.

Extrait Le Point 2781 13 novembre 2025

Le MACAméscope ne sera plus envoyé aux distraits, en retard de cotisation, à partir de janvier 2026. La cotisation, de 30€ par membre (40€ par couple), est à virer au compte

BE24 3630 4526 9738 du ROYAL CAMERA CLUB DE WAVRE .

Et nous en restons là pour cette année 2025, le président vient de clore la séance à 17h30.

_______________________________________________

 


Date de création : 27/12/2025 @ 17:53
Catégorie : - Macaméscopes
Page lue 14 fois