Guettez les spectacles
Bon filon pour le vidéaste, les représentations offrent un fort impact visuel, une belle richesse sonore et un véritable intérêt culturel
Par Lucien Sénéchal
Caméra Vidéo & Multimédia – Mai 2007
Des constantes se retrouvent dans toute manifestation folklorique. Elle se déroule le plus souvent en soirée, en salle ou en extérieur sur une scène. Le spectacle a beau être « local », il peut attirer les foules car les tour-opérateurs et certains hôtels commissionnés pré-remplissent une partie une partie des salles, surtout en haute saison. Néanmoins, en réservant 24 ou 48 heures à l’avance, vous bénéficierez peut-être d’une place au premier rang. Avantage, les têtes des spectateurs ne vous gêneront pas. A défaut de prétendre à un tel emplacement, négociez, ou tentez une place accroupie, sur le côté, plus inconfortable mais dégagée. L’éclairage est de tonalité généralement constante, intimiste ou, parfois, pleins feux, ici, un caméscope avec élévateur de gain manuel ou à la bonne sensibilité d’origine, reste le plus approprié pour parer les scènes dans la pénombre. Au pire, allez chercher la lumière en cadrant à l’aide de plans moyens ou rapprochés.
Danse traditionnelle balinaise filmé lors de l’Ogoh Ogoh à Pairi Daisa
Autre constante, la nécessité d’acquérir un grand-angle car lorsqu’on est aux premiers rangs, la scène devient difficile à embrasser en entier. Attention, nombreux sont les compléments grand-angle qui ne permettent pas de zoomer au-delà d’un seuil (x3 ou x4). Choisissez par conséquent un zoom qui se dévisse rapidement. Optez à la rigueur pour certains dispositifs numériques comme celui de JVC et son D-Wide.
Choisir un zoom adapté
Côté zooms, les x10 ont l’avantage d’équiper les modèles évolués et bénéficient d’une bonne qualité optique. Mais ils pêchent lorsqu’on veut filmer en très gros plans. Préférez un modèle x12 au minimum qui reste de bonne qualité et assombrit peu l’image. Prenez garde, un télé rend le caméscope inutilisable en grand angle. Toutefois, méfiez-vous face à des acteurs très mobiles, le suivi des mouvements réclame un sens aigu de l’anticipation ou de fréquents dézoomings.
Tête d’une balinaise avec sa coiffure traditionnelle
Dès le tournage, pensez au montage
Le montage doit être envisagé dès la prise de vues car les contraintes en filmant de face avec un axe unique sont récurrentes. Bien sûr, vous pouvez jouer sur le zoom mais des travellings optiques trop répétés lasseront vos meilleurs fans. Autre solution, alternez gros plans et plans d’ensemble, ou enchaînez à l’aide de fondus. Variante plus sophistiquée : changez rapidement de focale et insérez un ou plusieurs plans de coupe, venant masquer les quelques secondes de zoom.
Les plans de coupe peuvent être des éléments du décor, ou des détails des acteurs (expressions du visage, mains, pieds, vêtements…), vous autorisant quelques entorses avec la synchro. Fin du fin, laissez courir le son du spectacle et tentez d’alterner images de la scène et vues extérieures de la région ou de ses habitants. Dynamique assuré ! Mais un tel mixage de séquences demande du doigté et un vrai travail de montage, à réserver à ceux qui ont du temps et un peu d’expérience.
Ne ratez pas une éventuelle séance programmée de maquillage, elle donnera l’occasion de faire croire à vos spectateurs que vous avez réalisés des vues en coulisses ! Attendez avant de filmer, un maquillage très marqué ne présente un rendu flatteur qu’au moment des finitions.
La préparation des acteurs dure souvent un moment, parfois une bonne heure. Le temps de soigner vos gros plans. Aussi, au départ, laissez les spectateurs et leurs flashes un peu gênants « mitrailler » en tous sens, et patientez. Ou alors, rusez : filmez la progression du maquillage et accélérez au montage x2 ou x3.
Retenez enfin que si le spectacle s’insère dans la continuité d’un film, mieux vaut ne pas jouer les prolongations afin de ne pas briser le rythme global. Autrement dit, faites court !
Spectacles de rue
Les spectacles de rue sont visuels mais aussi, souvent relayés par des musiciens. Profitez-en pour enregistrer de quoi sonoriser votre film. Généralement, le micro du caméscope suffit à la captation. Pensez toutefois à débrayer le filtre anti-vent car celui-ci tamise trop les basses fréquences. Et préférez un réglage manuel de l’audio de l’audio pour que le limiteur n’amplifie pas les sons faibles en générant du souffle et n’abaisse pas trop brutalement les tonalités fortes.
Défilé balinais lors de la fête de l’Ogoh Ogoh – Bali
Suivre cortèges et processions
Moments hauts en couleur, ces manifestations mêlent traditions et culture. Elles attirent souvent une foultitude de « locaux » et de touristes, ce qui vous impose de chercher le meilleur emplacement. Aussi, effectuez si possible une reconnaissance la veille pour repérer les points du parcours offrant les meilleures perspectives (celles qui permettent de saisir un maximum de champ) et les points de vue qui se situent éventuellement en hauteur. Ces manifestations se déroulent à des dates précises, le plus souvent une fois par an. S’il n’y en pas à l’endroit précis de votre séjour, cela vaut vraiment la peine de faire un détour pour profiter d’un tel spectacle.
Procession à Tournai – premier dimanche de septembre 2017
Caméra Vidéo & Multimédia – Mai 2007
Photos extraites des films « Ogoh-Ogoh » et « Procession à Tournai » juillet 2017 & septembre 2017 – Marc Weikmans & Martine Decoo
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